Quel plaisir et quelle souffrance de vivre, ne seraient-ce que quelques instants, aux Enfers ! Le temps n'a que peu d'emprise sur ce plan d'existence, où chaque rêve et chaque cauchemar, où chaque merveille et chaque démence peut prendre forme instantanément, ou au contraire, se désagréger, mourir et se perdre dans le Néant. Il suffit d'un simple regard pour que les crêtes de l'Enfer se couvrent d'argent et de rubis, de ponts de diamants et de colonnes d'onyx infinies… Un simple souffle putride et l'atmosphère s'emplit alors de miasmes, les collines de viscères se lamentent d'une voix étouffée et les cadavres purulents sont écorchés et trépanés sur des croix goétiques…! L'Enfer réserve tant de surprises délectables et écoeurantes, y compris à ses plus vieux habitants qui sillonnent ses chemins de sang depuis plusieurs millions d'éternités. C'est dans cette dimension aux lois incroyables et aux vents chargés de feu glacé que naissent et servent, entre-autres, les serviteurs de la Maison d'Agaliarept.
Mais comme votre existence s'avère des plus courtes, O misérables Servants, laissez-moi vous guider dans ces méandres… Laissez donc le Marquis Farkaii vous faire goûter au plaisir de la souffrance avant de vous réduire en poussière d'inexistence. J'entends déjà gronder le flot inépuisable du Styx ! Ouvrez donc les Portes de L'Enfer et que la visite mortelle commence…!

Le Styx et les Portes des Enfers

Le Styx est un courant de nexus - un des éléments qui compose le néant - séparant le plan des humains, la Terre, du plan des Enfers. Sous la forme d'une rivière dont nulle lumière ne peut percer la noirceur, elle entoure totalement les territoires infernaux. Comme ceux-ci sont infinis, le Styx l'est également. Quiconque s'amuserait à plonger dans ce fleuve de mort, y compris les Ombres nexus, serait néantisé en l'espace d'un clin d'oeil par la puissance de néant incroyable qui y circule. Seule la barque de Décharné (qui transporte les humains morts destinés aux Enfers d'une rive à l'autre du Styx) est capable de voguer à la surface de ce fleuve maudit. Cette exception reste d'ailleurs un phénomène mystérieux pour les autres créatures des Enfers.
Au bord du Styx, côté infernal, se trouve une plage de sable noir large de quelques mètres seulement. Depuis cette rive, on peut éventuellement, si l'on se tourne alors vers le Styx, distinguer entre les effluves néantiques la barque de Décharné progressant sans cesse. Cependant, il n'existe malheureusement aucun moyen pour une créature infernale de franchir le Styx ni d'apercevoir l'autre rive. Si par contre on se tourne et que l'on dirige son regard vers les Enfers, on fait immédiatement face à un monstre de plus de 4m au garrot, au corps difforme, poilu et orné de trois têtes écumantes, qui défend et garde les portes d'airain des Enfers. Cette créature sans pitié et dominatrice se nomme bien évidement Cerbère. Celui-ci n'ouvre les portes indestructibles hautes de plusieurs milliards de kilomètres uniquement sur l'ordre mental de Belzébuth ou lorsque Décharné apporte un nouveau lot d'humains crevés. Quant aux légendes parlant d'humains mythiques qui auraient pu pénétrer en Enfer à l'insu de ses habitants, est-il utile de préciser qu'il s'agit là bien sûr de mensonges risibles et éhontés ?

La Vallée des Ames Perdues

Une fois les portes d'airain franchies, lorsqu'on pénètre à l'intérieur des terres infernales, on est frappé par l'immensité du paysage. Tandis que des milliers de chariots-prisons tirés par des Servants et convoyant les humains damnés s'entassent dans une vallée gigantesque, on remarque tout à coup les crêtes rougeoyantes qui bordent, de part et d'autre, ce canyon démentiel. Si on a l'oeil perçant, on peut alors apercevoir Abigor le Maître-Minotaure, qui, trônant sur un énorme siège gothique de pierre noire , égrène les éternités les unes après les autres en se repaissant du spectacle de l'Enfer. Un peu plus loin dans cette vallée aux dimensions cyclopéennes, les humains sont déchargés et subissent alors les pires châtiments imaginables ou bien servent les désirs les plus innommables et les plus écoeurants des infernaux avant de devenir de la chair à nourrir. C'est donc dans cet endroit qu'ils subissent leur seconde mort qui les mène à jamais vers le plan Néant. Au fond de cette vallée se trouve le Pandémonium tandis que les trois Maisons Infernales surplombent ce lieu infernal du haut des crêtes, depuis les plateaux que l'on peut éventuellement atteindre en grimpant les parois abruptes et déchiquetées. Parfois, plusieurs milliers de rochers titanesques se décrochent de ces parois pour venir broyer toute forme de vie présente dans la vallée. Il est amusant de noter que ces éboulements sont relativement fréquents lorsque Abigor désire un spectacle plus "animé".

Pandémonium

Au centre exact de l'immensité infinie des Enfers se dresse un bâtiment dont la forme même échappe à l'entendement humain. D'une taille monstrueuse, ce lieu est, parmi tous les repaires infernaux, le plus empreint du Mal originel, le plus malsain et le plus important. Il étend ses murailles gigantissimes sur plusieurs kilomètres et celles-ci absorbent la moindre émanation de lumière dans un rayon de plusieurs lieues à la ronde. Ce bâtiment, ce palais gothique de l'horreur que l'on nomme Pandémonium, renferme deux lieux singuliers des Enfers. Le premier d'entre-eux est l'incroyable palais royal de Belzébuth dont l'ombre même fait fuir les créatures. Cet endroit est synonyme d'horreurs indicibles et de trépanations mentales. Chaque secret noir de l'univers y est enfermé. C'est dans ce palais que l'on peut compulser les pages brûlantes et imaginaires du Grand Livre Noir ou bien apercevoir le trône vivant du Roi du Shéol. Quiconque a déjà franchi le seuil de ce lieu destructeur n'a jamais reparu sous quelque forme que ce soit et des rumeurs prétendent que, tel un archidiacre infernal, un pape de mort, notre Roi Belzébuth peut, à l'intérieur de ce palais, rentrer en contact avec Satan. Nulle créature qui tient à son existence infernale, pas même un Prince tel que Cerbère ou Lucifer, n'oserait grimper les 666 marches d'onyx qui mènent à la double porte de bronze du palais sans y avoir été invité. Et même dans ce cas là, il est clair qu'il s'agit d'un arrêt de mort pur et simple.
La seconde partie du Pandémonium est la Cour Infernale ou s'ébattent, déments et cruels, les Maîtres de chaque race des Enfers. Accomplissant des danses désarticulées et lascives, se repaissant de chair interdite, complotant contre le Roi ou écrasant leurs sujets avec le poids de leur incroyable pouvoir, les vingt deux Maîtres Infernaux brisent la monotonie des siècles de puissance dans l'oisiveté ou les plaisirs malsains. Cinq d'entre-eux, bien qu'ayant un siège au sein de cette assemblée diabolique, se doivent de remplir certaines tâches qui leur ont été attribuées par le Roi. C'est ainsi qu'Abigor surveille la Vallée des Ames Perdues, Cerbère garde l'entrée des Enfers près du Styx, Phoenix veille à la protection de Belzébuth dans les méandres du palais royal géant tandis que Baal y pourvoit à l'extérieur et, enfin, Méduse est murée dans une pièce accolée à la cour infernale afin qu'elle ne puisse pas statufier les autres Maîtres et attend depuis une éternité le moment où elle pourra jeter son regard mortel sur l'univers entier. Il arrive parfois qu'un ou plusieurs Maîtres fasse appel aux services d'une des trois Maisons infernales ou bien ordonne que soient accomplis certains changements ou tâches nécessaires pour leur bon plaisir ou au nom du Roi Noir.

Maison d'Agaliarept

Cette Maison de "l'Œil de Mort" est un petit bâtiment austère et agressif qui renferme une organisation infernale regroupant au total 1332 créatures (2 Légions de 666). Exposée aux vents empoisonnés du nord-ouest infernal, elle est le lieu de la répression et du démantèlement des mensonges noirs qui nuisent à l'autorité des Maîtres ou du Roi. Les créatures qui y "travaillent" bénéficient d'un certain respect de la part des serviteurs des autres Maisons. Ce respect est du à la grande efficacité de ces services d'espionnage, de répression, d'éradication des renégats et de diffusion insidieuse du mal . Les créatures recrutées qui sont trop incompétentes dans ces derniers domaines sont désintégrées immédiatement sans autre forme de procès. C'est cette discipline folle exigée par L'Archiduc Démon Agaliarept qui fait la renommée et l'efficacité de ce service. Ce dernier gouverne en dictateur dément cette Maison et délègue avec minutie ses pouvoirs aux trois Grands-Marquis Bathym, Pursan et Aligar, chacun d'entre eux dirigeant une Chambre aux fonctions bien définies. Véritable espion du Roi, il veille à ce que nulle créature, infernale ou pas, ose s'opposer à la volonté et aux voeux de conquête de Belzébuth. Totalement paranoïaque et extrêmement cruel, Agaliarept est l'un Maîtres les plus durs . Lorsqu'il n'assassine pas ses serviteurs de peur d'être surveillé il joue à des jeux violents qui lui permettent de faire le recrutement des futurs membres ou, tout simplement, de s'immoler à la gloire de Satan. C'est ainsi que parmi ses passe-temps favoris on peut citer les échec vivants et les bains de lave. Ses services surveillent tout: les coups d'états possibles, les infiltrations trop grossières du monde terrestre, les disparitions inexpliquées, les vices des Maîtres, etc.… Cette Maison est donc le bras "judiciaire" du Roi et c'est pour cette raison que ses serviteurs obtiennent certains avantages comme le droit à l'Invocation ou le passage à volonté des portails magiques.

Maison de Nébiros

Ce département des hordes guerrières des Enfers prend la forme d'une gigantesque cage d'acier rouillé garnie de pointes et de barreaux indestructibles qui s'étend dans toutes les directions sur plusieurs dizaines de kilomètres, . Ce bâtiment énorme, situé face a la Maison d'Agaliarept mais de l'autre côté de la Vallée des Ames Perdues, est sous la tutelle du démon de Huitième Rang Nébiros et de ses deux séides Marbas le Stratège et Nabirus le Fou Ecumant. Cette Maison regroupe 133200 créatures infernales (200 légions) qui gèrent les grandes batailles des forces de l'Enfer menées contre les ennemis du Roi. Elle s'occupe également de fournir des cibles d'entraînement ou un appui militaire aux serviteurs de la Maison d'Agaliarept. Malgré ces tâches relativement importantes, les créatures qui composent les deux régiments de la Maison de Nébiros sont toutes démentes. Ces hordes hurlantes passent leur temps à courir dans toutes les directions, à pousser des râles idiots, à hurler sans raison et à frapper tout ce qui leur fait face. C'est pour ces raisons nuisant à la nouvelle politique infernale d'infiltration discrète que ces créatures sont parquées à l'intérieur de cette prison anarchique géante.
Afin de maintenir un semblant d'ordre au sein de cette Maison d'assassins débiles, Marbas et Nabirus sont, eux aussi, enfermés dans la cage tandis que Nébiros, énorme Démon Andar bardé d'acier, d'armes folles et d'une armure composée de gnomes vivants, se charge d'ouvrir et de refermer la porte de cette geôle lorsqu'on fait appel à ses serviteurs.

Maison de Sargatanas

Ce bâtiment gigantesque changeant continuellement de forme (tantôt pyramide inversée, tantôt tour infinie…) égale presque par sa taille folle le Pandémonium. Ce lieu démoniaque est implanté au fond des steppes infernales, précédant de peu les chemins infinis menant aux Limbes et bordé à l'est par les champs de Plaisirs. Ses 306360 serviteurs (460 légions) comptent parmi les créatures les plus actives et les plus indispensables des Enfers. C'est en effet ici que l'insidieux Sargatanas, appuyé de ses quatre Grands-Marquis et de ses seize chefs de Départements (Sexe, Meurtre, Cruauté, Laideur,…), gère l'infiltration de la Terre par les infernaux. Suivant à la lettre les consignes de discrétion et de finesse dictées par la politique actuelle, les créatures affectées à cette Maison (près de 70% des effectifs totaux) sont triées avec soin. Elles doivent ainsi correspondre à un profil basé sur la finesse d'action, l'exploration des domaines les plus vils du Mal et une dévotion totale envers Belzébuth. Certains des meilleurs serviteurs, des plus discrets et des plus efficaces sont envoyés sur Terre via les Portails afin d'infiltrer certains groupes humains dans le but de stimuler les foyers du Mal existant déjà ou pour en insuffler de nouveaux. La Maison de Sargatanas oeuvre donc pour l'anéantissement et l'avilissement de la race humaine; c'est à dire pour que celle-ci s'autodétruise par quelques fines manipulations. Quiconque pénètre un jour dans les corridors assassins de ce lieu monstrueux se sent observé par des milliers d'yeux. Les labyrinthes sans fin de cette Maison se perdent dans le non-sens. Parfois, après une marche infinie ou au contraire très courte, il est possible déboucher, par le plus total des hasard, dans le sanctuaire personnel du spectre Meurtre ou bien dans une salle énorme où copulent, sous le regard fou de Sexe, 80 légions de créatures démentes, lascives et violentes. Toujours surprenante mais jamais rassurante, cette bâtisse de mort renferme véritablement ce qui se fait de mieux en matière de vilenie et compte de nombreux siècles d'existence devant elle.

Plaisirs

Ce marécage gigantesque toujours recouvert d'une épaisse brume s'étend dans les infinités séparant les murailles sud du Pandémonium et l'imposante Maison de Sargatanas. Ce lieu hétéroclite est composé de champs, de marais, de monts, de mers, en fait de toutes sortes de paysages qui sont crées à travers la pensée corrompue. Ainsi, toute créature qui pénètre au sein des terres de Plaisirs avec une idée malsaine en tête, une envie secrète, une pensée interdite ou un désir inassouvi, voit alors se matérialiser ces pulsions personnelles. Un rêve lascif de la part de la créature et les plaines torrides de plaisirs se couvrent alors de créatures charnelles. Un désir de grandeur et la créature, du haut de son trône fictif, gouverne des hordes de démons à l'intérieur d'une réplique illusoire des Enfers… Bref, à Plaisirs, les visions ne sont limitées que par le manque d'imagination ou de folie des rêveurs : tout est effectivement possible ! Ce fait incroyable et démentiel conduit bon nombre de créatures infernales à se perdre dans ses paysages fantasmagoriques (exploration d'un savoir trop fou pour la créature) ou à vivre éternellement dans une illusion. Aussi élaborée que soit cette dernière, elle reste fausse et, tandis que l'infernal rêve, son corps dépérit faute de nourriture ou autre besoin physique dans un coin de cette platitude qui n'est qu'en fait qu'une surface noire et lisse, sorte de plastique brillant parfait, impénétrable et indestructible. Pour cette raison, certains des chefs de Chambres font parfois quelques petites recherches à l'intérieur de Plaisirs (en contrôlant leurs fantasmes) afin d'arracher leurs serviteurs de leur drogue spirituelle. Lorsque cela arrive, la force est généralement nécessaire car les rêveurs tirés de Plaisirs veulent absolument y rester, et peuvent devenir agressif et fous si on les en empêche. En tous les cas, bien que Plaisirs soit officiellement une région infernale interdite d'accès au créatures de Titre inférieur à Marquis, elle reste très fréquentée et le plus grand lieu de "loisirs" des Enfers. "Mort et orgie jusqu'à néant" sont les mots d'ordre de ce lieu fou.

Charnier des Batailles et Puits des Treize Mille Ames

Le Charnier des Batailles est un très vaste plateau rocailleux situé dans les hauteurs infernales et surplombant de plusieurs kilomètres les autres lieux des Enfers. La végétation empoisonnée et carnivore qui y pousse ne se rencontre que très rarement en raison des ravages causés par des vents violents tantôt glacés tantôt brûlants qui annihilent les formes de vies les plus résistantes. Au centre indéfinissable de ce plateau se tient un monticule de corps crevés de tous types de créatures ainsi que d'humains en pleine décomposition. L'odeur innommable qui se dégage de ce charnier géant où pourrissent plusieurs milliards de cadavres (la décomposition aux Enfers prenant plusieurs siècles) est insupportable. Ces miasmes suffocants forment un gaz empoisonné qui, flottant sur ce plateau, tue presque invariablement les créatures chargées de convoyer et d'entasser les cadavres. Ce charnier alimente quelques sources de sang qui font courir leur débit le long des coteaux les plus escarpés de ce massif. Par les nuits de vent particulièrement violent, on peut apercevoir six lunes noires qui luisent, maléfiques, au sein des "cieux" infernaux.
Au sud du monticule de charognes précédemment cité se trouve le Puits des treize Mille Ames. Enorme bouche béante de 13 mètres de diamètre, ce tube de chair, ressemblant étrangement à un gigantesque boyau, dégage des fumées corrosives qui s'attaquent à l'âme même des créatures. Ce puits, au dessus duquel, jonché sur des sortes de balancelles de ronces, des créatures démentes s'affrontent pour le plus grand plaisir des yeux des Maîtres, mène tout droit au plan Néant. Nombre d'infernaux ont tenté de percer le mystère de ce gouffre, mais nul n'est jamais revenu de son escalade. On raconte qu'une forme particulière de revenants hante ce boyau et empêche les curieux de remonter en les décrochant de la paroi et en les projetant, face première, à l'intérieur même de la mort. A noter enfin que ce lieu est un grand point de rendez-vous des manifestations infernales.

Terre des Limbes

A l'extrême sud des Enfers se situe une zone floue, une étendue infinie nommée Terre des Limbes et qui semble étendre son immensité jusqu'aux frontières du monde des vivants. En effet, quiconque s'aventure sur ses chemins sans fin et bordés de paysages inconcevables peut apercevoir le spectre blafard des âmes des mort-nés, des foetus avortés et des fausses couches des femmes de la Terre volant dans les cieux démoniaques pour rejoindre la Vallée des Ames Perdues où ils subiront alors encore bien d'autres tortures. Si la créature démente poursuit son parcours plus loin dans la Terre des Limbes, elle finira par atteindre les pavés noirs qui composent la Route des Portails. C'est en effet au bord de cette voie longue de plusieurs centaines de kilomètres que se dressent les 666 Portails Magiques donnant sur le plan Terre. Chacun d'entre-eux est différent des autres de par son architecture, sa taille, sa fréquentation ainsi que par son point d'arrivée. Jamais véritablement gardés, ces portes dimensionnelles apparaissent à tous les infernaux comme autant d'options séduisantes de se bâtir un véritable empire personnel au sein des êtres humains. L'envie brûlante étant un élément majeur du Mal insidieux et un bon moyen de mesurer la volonté des créatures des Enfers soi-disant fidèles à la politique de discrétion, c'est pour ces raisons malsaines que le libre accès aux Portails est apparemment accordé à tous les infernaux. Cependant nous savons bien que la réalité est autre, et que n'importe quelle créature empruntant un Portail sans l'autorisation d'un Maître se voit immédiatement poursuivie par une équipe compétente de serviteurs d'Agaliarept. En ce qui concerne ces 666 "ouvertures" sur le monde de la naïveté et de l'humanité sans espoir, des rumeurs courent quant à l'existence de Portails plus lointains et ultra secrets (numérotés 667, 668, etc.…) qui permettraient à ses utilisateurs de se projeter dans le passé terrien en échange de grandes souffrances physiques.

Enfers Inférieurs

Croire que les Enfers s'étendent uniquement dans la largeur et la longueur serait oublier les milliards de myriades de strates insondées et de galeries pernicieuses qui s'enfoncent dans le sol de la mort comme autant de vers dévorant la chair. En effet, il existe autant de mondes inconnus et infinis qui sont enfouis sous la terre de l'Enfer que dans ses cieux mornes. Dans les galeries insoupçonnées aux entrées incertaines vit et respire tout un monde. Représentants de races disparues, renégats et déments traqués, sosies de personnalités des Enfers, créatures préparant des coups d'état et peut-être même humains damnés échappés de la Vallée des Ames Perdues, tous ces éléments circulent sous les pieds fourchus des Maîtres et de Belzébuth à des milliers de kilomètres de profondeur. Des sociétés rebelles entières se développeraient attendant, paraît-il, le moment désiré pour renverser le Roi Noir. Il s'agit là bien sûr de rumeurs sans fondement, et quand bien même ils essaieraient, leur tentative est virtuellement liée à l'échec. Les créatures découvrant l'une des entrées permettant de rejoindre les Enfers Inférieurs et s'y aventurant sans une puissance incommensurable risquent fort de finir en lambeaux de chair putride mâchés par les crocs de leurs habitants. Ainsi il est nécessaire de savoir que très peu de traqueurs envoyés par les Maîtres survivent à ce genre de voyage touristique.

Enfer: singulier ou pluriel ?

Bien que les deux formes soient correctes (l'Enfer et les Enfers), la multiplicité de ce plan de mort et de folie n'est pas à mettre en doute. Ainsi, comme vous l'aurez remarqué en lisant les paragraphes précédents, nombre de lieux infernaux différents les uns des autres prennent place sur les terres de Satan, comme autant de visages des Enfers. La puissance de cet antimonde est telle que, même parmi les humains, des peuplades entières ont détesté, ou bien adoré les Enfers sous de multiples noms: le Shéol ou la Géhenne chez les juifs, l'Infurin Glacé chez les gaulois, le Patala et le Naraka chez les hindous, Au-delà-de Tibil chez les mandéens, l'Hadès chez les grecs , Ginnungagap, Muspelheim ou le Domaine de Hel chez les nordiques, l'Amenti chez les égyptiens, l'Aralu aux sept Ponts chez les babyloniens, Kournougi le Monde-d'en-bas chez les mésopotamiens,…