Il y a 999 siècles et même plus loin dans le temps encore, Satan, un démon de type Andar, à la tête de quelques serviteurs et à peine sorti de son néant natal, parcourait son terrain de jeu favori, la Terre. Il en comprit rapidement les mécanismes élémentaires et se désincarna afin de conserver sa puissance pour l'éternité. Alors qu'il atteignait des sphères de pouvoir incommensurables et entraînait les siens dans ces dimensions il sacra son second, Belzébuth, roi de la plus haute dimension qu'il ait atteint: l'Enfer. Depuis ce plan spatio-tempo-spirituel infini, tous deux répandirent sans limites ou presque le Mal qu'ils produisaient sur la Terre et sur cette nouvelle race animale singulière, les Hommes. Ils ne connurent que peu d'ennemis à cette époque:. Ceux-ci se nommaient Dieux grecs, Mahabharata hindou ou autrement et n'étaient pas assez puissants pour faire face séparément au Grand Destructeur et ses hordes de séides. Puis vint l'Eveil. Le Christ apparut et répandit une parole qui fut et sera éternelle. Ceci eut pour conséquence de disperser un souffle saint empli d'un renouveau spirituel qui atteint progressivement toutes les limites de la planète.

L'erreur du contingent infernal fut d'ignorer cette mutation, cette cohésion progressive des forces de vie (le contraire des forces de destruction). En effet, celui-ci préféra ne rien changer à sa stratégie de conquête du monde des humains et poursuivit alors son agression directe, plutôt que de tenter de démystifier cette religion naissante. Tout ceci permit au christianisme non seulement de conserver toutes ses forces et de continuer à grandir sûrement, mais également de "restimuler" l'influence des autres religions. Mais borné et violent, l'Enfer préféra néanmoins, une fois de plus, poursuivre dans la voie de la brutalité. Ainsi, jusqu'à l'époque clé de la Renaissance, les loups-garous couraient les forêts sombres en compagnie des trolls, les vampires tyrannisaient de nombreux pays du globe, les sorciers noirs et les démons pactisaient dès qu'ils le pouvait et ainsi de suite…Les religions subissaient des coups mais subsistaient sans trop de problèmes et les fidèles continuaient à prier sans relâche.

Belzébuth, Roi des Diables, compris alors que le pouvoir des siens tombait en désuétude. Il décida alors un changement radical, un bouleversement de la politique de conquête qui chamboula l'organisation interne des Enfers. Il donna tous pouvoirs ou presque à la Maison infernale de Sargatanas et créa celle d'Agaliarept. En d'autres termes, les légions guerrières de l'Enfer brutales se transformèrent en légions ayant pour mission d'infiltrer l'humanité et les religions avec discrétion, finesse et vilenie. De plus, cette nouvelle Maison, dont le commandement fut confié à Agaliarept, l'Oeil de Mort, et ayant pour mission de faire respecter cette discrétion et cette finesse voulue par le Roi Belzébuth telle une sorte d'inquisition de l'Enfer vit le jour. Depuis donc une date qui se perd dans les longues années de la Renaissance, "discrétion et pourriture de l'intérieur" sont les mots d'ordres à respecter par tous aux Enfers. En outre, seules les créatures de la Maison d'Agaliarept sont autorisées à franchir les portails magiques conduisant sur Terre (plus, éventuellement, quelques troupes issues des autres Maisons et assignées par Belzébuth lui-même lorsque le besoin s'en fait sentir ). Tous les personnages font donc partie de cette Maison. Leurs fonctions sont de corrompre les humains dans la plus grande discrétion possible, de martyriser les renégats infernaux ivres de violence qui ne respectent pas les règles établies et d'assassiner le bonheur autant qu'ils le peuvent.

Les joueurs vont faire leur choix de personnage parmi les 22 races infernales qui existent aux Enfers en cette période de 1850. Il fut un temps où le contingent Noir comptait des Orcs, des Sphinxs, des Araignées Géantes et bien d'autres races encore. Mais au fil des siècles, à cause de la nouvelle politique infernale de conquête et d'infiltration, seules les plus discrètes, les plus adaptées ou les plus puissantes ont survécu. Ainsi, chaque personnage va se mettre dans la "peau" d'une de ces nombreuses créatures différentes qui comptent elles-mêmes souvent plusieurs variantes plus démentes les unes que les autres. Ces créatures viles, à l'espérance de vie radicalement courte, vont hurler à qui veut l'entendre le Mal qui les anime.